Portrait d'enseignante 🎙️ Gaëlle

● Les interviews Ed ●

Mis à jour le 05/12/2025 - Publié le 05/12/2025

On nous fait des confidences ...

Témoignage de Gaëlle MACUBA-VONAU
Portrait de Gaëlle MACUBA-VONAU
Portrait d'enseignante
Gaëlle MACUBA-VONAU
Professeuse de Lettres modernes
Lycée Louis Armand, Mulhouse
Chargée de mission : mixité numérique et intelligence artificielle
Drane du Grand Est – site de Strasbourg

Témoignage d'une prof de français engagée

Elle s'appelle Gaëlle. Prof de lettres depuis bientôt 20 ans, elle enseigne le français à des élèves de seconde et première. « On ne s'ennuie jamais, ça pousse à la recherche et à l'expérimentation », dit-elle.

Depuis septembre 2025, Gaëlle utilise l'IA d'Ed — qu'elle appelle son « assistant » — pour évaluer et corriger ses élèves.

Son retour du terrain pourrait bien en étonner certains…

Ed est venu me réinterroger sur mes pratiques d'évaluation [… ] je me suis sentie prof diplômée et expérimentée.

Notre interview

Ed : Gaëlle, comment as-tu connu Ed ?

Gaëlle : Grâce au Livre Scolaire. Un jour, dans un mail, j'ai vu passer la mention d'Ed. J'ai naturellement voulu en savoir plus.

Une fois renseignée, j'en ai discuté avec mes collègues et avec la gestionnaire du GAR. Il nous restait du budget à attribuer aux ressources, donc on l'a investi en tant qu'établissement.

Ed : Avant de l'utiliser, avais-tu des appréhensions sur l'IA ?

Gaëlle : Étant formatrice en intelligence artificielle, je savais comment ça fonctionnait. Je savais qu'il n'y avait là rien de magique et que si on proposait une solution, c'est que quelque chose avait été développé de la même façon qu'on développe un nouveau vélo ou un nouveau moteur.

Je n'avais jamais utilisé d'IA pour m'aider à corriger, mais je commençais à en entendre parler. J'avais eu vent de collègues qui faisaient corriger leurs travaux via une IA, mais ce n'était pas quelque chose que je pensais rapidement pouvoir intégrer dans mon quotidien.

Une fois connectés, les élèves sont reliés à moi, c'était d'une facilité déconcertante.

Ed : L'outil a-t-il été facile à prendre en main ?

Gaëlle : Oui très.

D'abord, parce que ça passe par le GAR donc j'y ai eu tout de suite accès dans mon environnement numérique de travail. Une fois connectés, les élèves sont reliés à moi, c'était d'une facilité déconcertante.

Concernant la plateforme en elle-même, elle n'est pas compliquée à explorer. En plus, pendant une heure on nous a présenté l'outil et ses fonctionnalités en visio. L'accompagnement humain et en équipe c'est vraiment agréable.

Ensuite vient la découverte de l'assistant. On teste avec une première et une deuxième évaluation.

J'ai trouvé ça très surprenant parce que je me reposais des questions sur ma façon d'évaluer, mes critères, mes attentes, sur un barème extrêmement précis comme si j'accompagnais des stagiaires.

Ed : As-tu changé ta manière d'évaluer pour utiliser cet outil ?

Gaëlle : Non, mais j'ai réfléchi à nouveau à ce qui était important, ce qui justifiait que l'on déclenche le point ou le demi-point...

Ed est venu me réinterroger sur mes pratiques d'évaluations, ce que je voulais, ce que je cherchais, ce que j'attendais comme modèle, où je plaçais la barre de la note. J'ai dû faire tout un travail de curseurs avec l'IA et franchement je me suis sentie prof diplômée et expérimentée. C'était très intéressant professionnellement parlant.

Ed : Est-ce que l'IA respecte ta façon de corriger, ta sensibilité d'enseignante ?

Gaëlle : Je trouve que l'assistant n'est parfois pas aussi bienveillant que moi.

Il est plus rude dans la notation, ce qui m'interroge sur ma propre façon d'évaluer en me demandant si j'évalue toujours de manière rationnelle. Évidemment non, et d'ailleurs je ne pense pas que ce soit souhaitable dans l'évaluation en classe (je ne parle pas de l'évaluation sommative en examen).

En classe on évalue mais on encourage aussi. Donc en règle générale je rajoute souvent des points ; j'en enlève rarement.

Là où parfois j'aurais envie d'en enlever, je me réinterroge parce que ça touche encore une fois mon humanité, c'est lié à l'émotionnel.

C'est arrivé pour un élève particulièrement désagréable. Quand j'ai vu la bonne note que l'IA lui attribuait, j'ai d'abord été surprise : comment pouvait-il avoir réussi ? Puis j'ai compris que ma propre irritation m'aurait sans doute poussée à lui retirer quelques points de manière subjective. L'IA, elle, évalue objectivement. J'ai donc conservé sa note. Et, avec le recul, cela se confirme : cet élève est pénible… mais il est vraiment bon.

Ed : Ton assistant te permet-il d'évaluer plus finement ?

Gaëlle : Plus finement je dirais que non, dans la mesure où je sais bien que l'outil va faire ce que je lui demande.

En revanche, c'est plus fin au niveau des feedbacks que vont recevoir les élèves. Parce que la longueur, la qualité et la précision des remarques pour chacun des 36 élèves, ce n'est pas quelque chose que j'arrive humainement à faire avec le temps de sommeil minimum dont j'ai besoin.

Donc ce que j'apprécie c'est que j'ai la main sur l'outil et c'est moi qui décide, mais les détails donnés aux élèves, les conseils, la façon de leur montrer telle ou telle qualité en disant ça c'est super et ça c'est à améliorer, c'est une vraie plus-value.

La qualité des feedbacks me donne vraiment envie de les utiliser et de les exploiter.

Ed : À propos de ces feedbacks, as-tu vu un impact sur la motivation des élèves ou leur compréhension de leur note ?

Gaëlle : La qualité des feedbacks me donne vraiment envie de les utiliser et de les exploiter.

Avant Ed, quand je rendais mes copies avec mes annotations, c'était toujours un moment un peu bizarre. Je demandais aux élèves de prendre le temps de lire leur copie et de noter, par exemple, trois conseils importants révélés dans l'évaluation pour la prochaine fois, mais au final, la note est posée et il ne se passe rien.

Avec le feedback d'Ed, il y a un vrai travail : je leur demande d'ouvrir Ed, de regarder les conseils, on peut en faire quelque chose et les élèves peuvent échanger sur quelque chose.

Ça donne envie de bosser sur une remédiation.

Ed : J'en profite pour te demander, as-tu eu l'occasion d'utiliser la remédiation générée par Ed ?

Gaëlle : Alors la brique remédiation m'intéresse énormément mais pour l'instant je n'ai pas encore eu le temps de bien l'expérimenter. Mais l'idée de dire que c'est centré sur l'élève, son évaluation, ses réussites… en termes de motivation ça serait super intéressant, j'adorerais que chaque élève ait un petit « truc » pour lui.

Mon niveau de satisfaction sur mon travail de correction a augmenté.

Ed : As-tu l'impression de gagner du temps avec cette IA ?

Gaëlle : Au début je pensais que j'allais en gagner et que j'allais pouvoir évaluer plus. Mais y réfléchissant, intensifier l'évaluation c'est parallèlement intensifier le travail des élèves, et pour eux c'est une charge en plus. Donc je préfère ne pas évaluer plus.

En revanche, mon niveau de satisfaction sur mon travail de correction a augmenté.

Ed : Si l'année prochaine tu n'avais plus accès à ton assistant, qu'est-ce qui te manquerait le plus ?

Gaëlle : Il me manque déjà sur ma classe de Première !

Mais je pense que ce qui me manquerait, c'est le fait de ne pas pouvoir mettre autant de conseils et de détails dans les commentaires faits aux élèves et notamment, le fait qu'Ed fasse toujours des compliments.

Dans les copies on met souvent ce qui ne va pas. Et même si je m'astreins dans la remarque finale à commencer par quelque chose de positif, il n'en demeure pas moins que le ratio penche plutôt du côté du négatif.

Ed n'est jamais avare de « c'est réussi », « c'est bien fait », « c'est positif ».

Ça me manquerait beaucoup parce que ça me fait plaisir que mes élèves puissent avoir des compliments personnels sur ce qu'ils ont fait. Je n'en écris pas suffisamment et quand je le dis, c'est de manière collective, ça n'a pas le même poids qu'une remarque individuelle.

Ed : Qu'est-ce que tu dirais à un collègue sceptique ?

Gaëlle : Je commencerais par lui dire qu'il a entièrement raison de vouloir être un bon prof, et que ça l'honore de s'inquiéter de perdre en qualité de prof en se servant d'un outil.

Le meilleur conseil que j'ai c'est celui de la curiosité : si tu veux essayer, lance-toi.

Ed : Comment imagines-tu le rôle de l'IA dans l'école de demain ?

Gaëlle : Ce qui me semble souhaitable, c'est d'apporter un outil de soutien aux profs, un soutien au temps mais aussi un sentiment de satisfaction.

Avec Ed j'ai l'impression de rendre des évaluations mieux corrigées, c'est ce qui m'importe le plus. De base je fais du bon travail, avec l'IA je suis un peu augmentée et c'est satisfaisant parce que j'ai l'impression de mieux remplir ma mission.

Mais attention, il faut que :

  • Les enseignants gardent la main face aux parents, aux chefs d'établissement, au Gouvernement ;
  • Protéger les données personnelles des élèves envers et contre tout ;
  • S'interroger sur le coût énergétique de cette technologie ;
  • Conserver et entretenir le professionnalisme.
Ed : Merci Gaëlle ! On a hâte que tu prennes en main le bloc remédiation pour avoir ton retour !
Gaëlle

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